La signature familiale
Et puis bien sûr, la troisième génération. Albigny (Chez Mireille), La meule de pierre, Talloires et puis Menthon. Bien sûr des magasins, des murs et des comptoirs où étaient accueillis jour après jour les amoureux du bon pain. Mais peu importe l’adresse, il y avait cette signature familiale, cet ADN.
Mireille Neveu, figure emblématique d’Albigny depuis 1974, respectée pour sa bienveillance et sa générosité. Elle qui accueillait le tout Annecy avec le sourire aux lèvres, elle qui a partagé l’amour du pain à des générations entières. Petit bout par petit bout. Elle qui manque encore jour après jour.
Et puis Jean-Pierre Neveu, en 1980, ce pâtissier autodidacte tombé amoureux de ce métier. Des mains talentueuses qui associent générosité et passion. Et puis son rire, sonore et sincère, qui résonne encore et toujours de son amitié franche dans le cœur des clients.
Vient également Fabienne, l’épouse de Jean Pierre, véritable pilier de la famille et de la boulangerie. Au four et au moulin, le sourire aux lèvres et l’amour maternel au cœur. Travailleuse et passionnée, aventurière aussi. En 2001, ils ouvrent, à eux deux, les boulangeries de Menthon et de Talloires puis en 2015, celle d’Annecy-Le-Vieux.
Bien sûr, les magasins, bien sûr les murs et les comptoirs résonnent encore de leurs histoires. La meule de pierre, maintenant fermée. Et Albigny qui, depuis le décès de Mireille, n’est plus une boulangerie Neveu. Mais elles resteront pour toujours dans le coeur du bassin annécien un territoire de souvenirs tendres marqués par le sourire de cette troisième génération.
La vision d’un homme
Il suffit d’une pierre pour démarrer une fondation, et l’histoire de la boulangerie le Fournil de mon Père ne serait rien sans la vision d’un homme : Pierre Neveu dit la Gringole. En 1944, il a transformé une menuiserie en ce qui allait devenir une pierre angulaire de l’artisanat annécien. Par son travail et son abnégation, il a allumé la flamme du flambeau intergénérationnel.
Rapidement secondé par son fils et l’épouse de ce dernier, Guy et Agnès Neveu qui reprirent la boulangerie en 1954. Une seconde génération donnant ses lettres de noblesse à la réputation familiale par la qualité d'accueil et la générosité de leurs recettes.
Reprendre le flambeau
1984. Naissance de Kevin Neveu, début de la quatrième génération. Lui, qui deviendra l’un des tous meilleurs boulangers de France, vous raconte encore, le sourire aux lèvres, ses souvenirs tendres de son enfance. Celle de la nuit dans le fournil, de son Grand-père qui cuisait le pain, de lui qui goûtait la farine cuite. De son père Jean-Pierre qui lui faisait des chocolats chauds avec des galets de chocolats noirs tandis que la ville dormait encore, dehors. C'est dire si la boulangerie fait partie de lui : elle est ses souvenirs, son sang et son enfance. C’est donc tout naturellement qu’il s’est dirigé dans cette voie.
À treize ans, il devient “petite main” et aide sa famille. À seize ans, il part chez les Compagnons. Lyon, Naples, les Etats-Unis… Huit années sur les routes de France à apprendre, recevoir, partager et façonner. Puis, à 24 ans, il revient dans l’entreprise familiale pour apprendre encore aux côtés de Jean-Pierre et Fabienne avec pour optique de reprendre le flambeau familial.
Mais il n’est pas seul.
Ses frères et sœurs l’accompagnent. Lolita, Pénélope, Léonard… autant de personnalités que de créativités. Chacune amène sa part, son envie, sa passion. Chacun contribue par son travail à garder la flamme des Neveu.
Si vous demandez à un Neveu, ce qu’est la boulangerie il vous répondra tout simplement : la famille. Celle du sang, certes, mais également celle des amoureux de l’artisanat français. Celle dont vous faites partie.
